Colloque au CSM dans le cadre de la Monaco Ocean Week

Les activités maritimes des PEID (Petits Etats Insulaires en Développement) face au changement climatique : premières leçons et perspectives d’actions après la COP23

Les économistes et juristes rassemblés le 10 avril au Centre Scientifique de Monaco ont fait le point sur les actions entreprises, envisagées et envisageables pour limiter les dégâts que le réchauffement climatique  provoque  tant  en ce qui concerne les activités de pêche hauturière et côtière que sur les cultures vivrières ou les destructions d’équipement de transport ou d’adduction d’eau ou d’électricité. Les négociations autour de l’accord de Paris de Décembre 2015 qui ont cloturé la COP21 avaient permis à 37 PEID de prendre conscience de leurs expositions aux risques induits par les changements climatiques et de réclamer en conséquence des politiques énergiques. Nicolas Imbert de l’ONG Green Cross a introduit le débat en rappelant les divers enjeux pour les PEID des politiques retenues lors de la COP23, dernière phase des négociations climatiques menées sous l’égide de l’ONU. Albert Marouani de l’Université de Nice a insisté ensuite sur les divers modes de régulation que propose la science économique pour soutenir les comportements favorables à la préservation de l’environnement, en soulignant les limites des mécanismes ne s’appuyant que sur des effets prix. C’est ensuite aux implications juridiques des changements climatiques sur les PEID que Sandra Cassotta de l’Université d’Arhus au Danemark a consacré son intervention. Le cadre juridique tend à se développer rapidement mais certains principes de base comme l’identification des responsabilités à l’origine des changements climatiques dévastateurs reste difficile si ce n’est impossible à établir. Force est donc d’innover en matière juridique pour définir des modes de compensation pour les dégâts occasionnés. Les exposés suivants ont concerné des zones géographiques particulières.

Nathalie Hilmi du CSM a largement illustré les incidences de la montée des eaux et de la dégradation des récifs coralliens du Pacifique, dont les impacts sur la pêche et sur l’érosion des côtes sont déjà très effectifs, menaçant la survie humaine dans de nombreuses îles.

Le thème de l'exposé d'Angélique Brathwaite de l’Université de la Barbade portait sur l’évolution et la régulation des activités de pêche aux Caraïbes. Face aux menaces d’épuisement des ressources marines, nombre d’accords d’auto régulation ont été conclu, dont il faudra suivre la mise en œuvre. Dans cette perspective de régulation des activités de pêche, un éclairage particulier a été émis par Nicolas Pascal, de l’ONG Blue Finance sur les potentiels d’aires maritimes protégées, en particulier créées à l’initiative de partenariats public-privé. Philippe Jean-Pierre, de l’Université de La Réunion a présenté les avantages attendus d’un schéma de politique mis en place dans l’Ile de La Réunion pour tirer profit d’un maximum de synergies et de dynamiques d’innovation.

Enfin Erwan Lannon, de l’Université de Gand, a repris un regard juridique pour apprécier la façon dont les actions de la Communauté européenne pouvaient venir renforcer les actions des Nations Unies.

Sania El Kadi, représentante à l’UNESCO de la délégation de Palaos, pays qui a présidé jusqu’à l’année dernière le groupe des PEID, s’est félicitée, en tant que rapporteuse des débats, de la qualité des réflexions et de l’intérêt des propositions d’actions. Pascal Petit, de l’Université de Paris Nord, modérateur du panel, a pu conclure en soulignant la pertinence pour traiter de ces questions de lutte contre la dégradation de l’environnement de perspectives pluridisciplinaires alliées aux expériences de terrain apportées par des ONG qualifiées.
 


Pour plus d’informations, veuillez contacter :

- Dr Nathalie Hilmi