Publication en Biologie Marine - Équipe Écophysiologie et Écologie

Les besoins en phosphore des coraux

Le phosphore est un constituant clé de notre organisme. Il entre dans la composition de nombreuses enzymes, ainsi que des membranes de nos cellules, ou encore de notre ADN. Comme tout organisme vivant, les coraux ont besoin de phosphore pour les mêmes raisons. Cependant, dans les récifs, les coraux sont généralement limités en phosphore, particulièrement en phosphore dissous, qui se trouve en très faible concentration. Cette limitation est encore plus forte lorsque les récifs sont pollués et que les coraux reçoivent de grandes quantités d’azote, qui augmentent leurs besoins en phosphore. Pour combler ces besoins, les coraux peuvent utiliser le phosphore organique dissous après son hydrolyse par une classe d’enzyme spécifique, les phosphatases. Malgré l’importance du phosphore pour les coraux, peu d’études se sont penchées sur la régulation de l’activité des phosphatases. 

Dans cette étude, nous avons évalué l’activité des phosphatases produites par le corail Stylophora pistillata maintenu sous différentes disponibilités en phosphore et en azote. Nos résultats montrent que l’activité des phosphatases augmente en absence de phosphore ou en présence de larges quantités d’azote dans le milieu, ce qui suggère que les coraux produisent les phosphatases pour optimiser leurs chances d’acquérir du phosphore. Des mesures de phosphore intracellulaire (quantité de phosphore contenu dans les tissus des coraux) montrent d’ailleurs que les coraux augmentent leur production de phosphatases lorsque leur niveau de phosphore intracellulaire est très bas. L’activité des phosphatases est donc un bon indicateur de la limitation en phosphore des coraux. 

Publication :
Blanckaert A. C. A., Grover R., Marcus M-I., Ferrier-Pagès C. (2023). Nutrient starvation and nitrate pollution impairs the assimilation of dissolved organic phosphorus in coral-Symbiodiniaceae symbiosis. Sciences of the Total Environment, 858, (e6):159944. https://dx.doi.org/10.1016/j.scitotenv.2022.159944
 

Pour plus de renseignements, veuillez contacter :
Dr Alice Blanckaert
Dr Renaud Grover