Soutenance de thèse au sein du Département de Biologie Polaire du CSM

Sous la co-direction des Drs Céline Le Bohec (CNRS / CSM) et Thierry Aubin (Univ. Paris Sud)

Le 10 avril 2018, Mme Hannah J. Kriesell, doctorante au sein du Département de Biologie Polaire du Centre Scientifique de Monaco, a soutenu sa thèse de Doctorat de l'Université de Strasbourg, École Doctorale 414 "Vie et Santé" devant un jury international composé des Professeurs et Docteurs Ole Larsen (Danemark), Ian Jones (Canada), Jean-Patrice Robin (France), Francesco Bonadonna (France), Denis Allemand (Monaco), André Ancel (France), ainsi que de ses deux directeurs de thèse, les Drs Thierry Aubin et Céline Le Bohec. 

Le travail de Mme Hannah J. Kriesell portait sur : "La communication visuelle et acoustique dans le choix du partenaire chez une espèce monomorphique, le Manchot royal (Aptenodytes patagonicus)". Un des principaux résultats de ces travaux de thèse est la mise en évidence que le langage par vocalises de ces oiseaux est organisé en syllabes spécifiques à chacun des sexes, aussi bien chez les poussins d’un an, les juvéniles de 2 ans, que chez les adultes reproducteurs. L’analyse des composantes acoustiques et ornementales révèle de plus que la fréquence fondamentale et l'énergie des cris des manchots royaux, ainsi que certaines caractéristiques colorimétriques des plaques mandibulaires du bec et des tâches auriculaires, signalent des informations sur la classe d'âge de l'émetteur. Ces résultats suggèrent que les manchots royaux analyseraient de manière séquentielle les signaux encodant l'âge : les signaux acoustiques serviraient de communication à longue distance lorsque l'émetteur et le récepteur ne peuvent se voir, alors que les signaux ornementaux entreraient en jeu lorsque les individus sont proches les uns des autres. Enfin, en étudiant l'appareil vocal des manchots royaux adultes, nous montrons que ces oiseaux marins peuvent produire deux bandes de fréquences harmoniques (ce que l’on appelle la « double voix ») puisqu'ils présentent un syrinx trachéo-bronchique et donc deux sources sonores. L’identification d’une cloison trachéale, séparant environ 80% de la trachée en deux lumina, nous permet aussi de suggérer une possible adaptation à la plongée, c’est-à-dire au comportement de recherche de nourriture en eau profonde chez cette espèce.

En résumé, ce travail de thèse a contribué à une meilleure compréhension des signaux utilisés dans le cadre du choix du partenaire chez une espèce monomorphique qui présente un comportement reproducteur très coûteux. Il souligne l'importance d'inclure des signaux multicomposants et multimodaux dans l'étude des systèmes de communication, puisque l'environnement impose généralement de nombreuses contraintes sur ces signaux.

Mme Kriesell a obtenu le grade de Docteur des Sciences de la Vie de l'Université de Strasbourg, avec les félicitations du jury, ce qui représente la plus haute distinction pouvant être obtenue.

 


Pour plus d’informations, veuillez contacter :

- Dr Hannah Kriesell
- Dr Céline Le Bohec
- Dr Victor Planas-Bielsa